LA FETE DE TOUSSENS


sur la marge droite de la moitié

gauche de l'aiguille

vous avez par hasard percé

la ligne de fuite de vos pupilles


et sans se faire plus souci

vos cils issus des essors du réveil

ont ensuite bâillé en table rasée

au ras-du-sommeil


vous qui aviez été souvent mépris

maintes fois cousu et surgelé

vous pourrez enfin goûter le dégoût sincère

qui fait épreuve de notre chair


et ainsi remis, renaître en dépit des plus grotesques

raisons d'être - tout compte fait, cela n'est-ce que

pas le même que devenir malgré gris presque

fleuri, presque infini comme une arabesque?


vous vous étiez déjà dévoré, dommage...

il vous reste maintenant la seule espérance

d'accompagner en cachette les cortèges en hommage

des jours tombés innocents de la Toussens



DE LA LOI DE L’ASCENSEUR OU COMMENT LES DERNIERS SERONT LES PREMIERS OU VICE-VERSA MAIS PAS NECESSAIREMENT DANS CET ORDRE



Le roi pécheur et le roi pêcheur ont parié sur une course.

Le premier est arrivé gagnant par la tricherie de changer les noms sur les panneaux des routes.

Le perdant a consenti quil faut savoir se détacher des objets et lui a livré la coupe.

Celle que personne n'a vue sans disputes et doù Jésus aurait ôté nos dernières gouttes.



MON DERNIER BRAVO



Ma dernière bravade serait

pour le monde que j'ai toujours aimé

même et surtout d'ailleurs

(comme il fallait)

sans me lavouer.

Ça ne sera pas un pleure

tel le cri

avec lequel on écrit

sur lair notre note de naissance,

il va ressembler plutôt à un

voeux de bonne chance

à chacun qui y restera

sans manquer ni un des adressés:

il s’étalera tel un tir sournois

sur le blanc plus noir

de probabilité numéro 1

du cu viel borgne appelé hasard.

Ma voix alors se répandra

bien au-delà de la

portée des mes ongles

et débordera vers

mêmes les vers

plus insensés

comme une épitaphe raclée

par force de leur incompétence

sur le mur sans bornes du monde.

Et, ainsi, arrivé,

malgré moi le détestable instant

mes derniers mots peut-être seront:

Que ça a été

vachement bon

survivre à cette aventure

sans ceinturon

d’être vivant!



EN OUTRE LE DOUTE



Y aura-t-il daffaire plus malmenée

que celle dun fou qui sefforce à montrer

aux autres foux les gros trous des mensonges

doù ils dérivent vérités des songes?


Effacer sur terre un moulin d'où sourd

ce qui n'est pas risque à avaler nos pas...

Non pas qu'on ne puisse pas au secours

de notre cas montrer que jamais ça


sera le cas. Mais porter le fardeau

toujours plus lourd du réel, ça, c'est cruel.

Puis follement se demander lequel

vent servirait à bouger à nouveau


les roues enrouées afin qu'elles lèchent

lentes la chaîne des mèches d'eau fraîche,

en livrant des voix qui déjà se perdent

dans un creux aussi silent... Ou qui a l'air de.